jeudi 19 mars 2015

Plisser les yeux.

Un jour, mon ami – et mentor – Éric Moreau m'a dit qu'une phrase, surtout quand on doit l'affronter en tant que traducteur, ne dit le plus souvent qu'une chose, voire deux. Elle peut crouler sous les compléments, les indices, les lieux, les indications de temps, les adjectifs, la ponctuation, à l'arrivée, elle aura UN sens fondamental.

Une fois que moi, vous, le traducteur aura trouvé quel est ce sens, cette utilité, bien souvent – pour moi, en tout cas – elle se débloque.

Ça me fait beaucoup penser à cette technique de dessin, qui consiste à plisser des yeux en observant l'objet qu'on veut dessiner, pour en souligner les formes essentielles, la voir uniquement en masses d'ombre et de lumière.

J'aime me dire que c'est exactement la même chose.

JbB.